Toute l’actu cyber de la semaine, présentée par un expert. Cette semaine on revient notamment sur le retrait potentiel de telegram, la fonction recall de microsoft lancé, le nombre de fuite de données en hausse selon la CNIL...
Pavel Durov, fondateur de Telegram a annoncé que l'application pourrait être retirée du marché français à la suite des demandes des autorités d'obtenir un accès aux conversations chiffrées.
Si vous utilisez Telegram, vous avez sûrement reçu une notification qui sortait de l'ordinaire cette semaine, contenant un message décrivant la volonté de Telegram de ne pas céder aux demandes des autorités. Aujourd'hui, et suite aux premières injonctions des autorités, Telegram fournit les numéros de téléphones et adresses IP des utilisateurs, mais refuse de divulguer le contenu des conversations. La controverse arrive à son plus haut niveau, alors que les discussions parlementaires en France sur la loi Narcotrafic qui prévoit l'introduction de Backdoor sur les messageries chiffrées pour lutter contre les différents trafics illégaux a été adopté au Sénat, mais rejeté par l'Assemblée nationale.
Un an après son annonce en juin 2024, Microsoft lance officiellement sa fonctionnalité Recall sur les PC Copilot+. Mais cette dernière soulève de nombreuses questions sur la protection et confidentialité des données des utilisateurs.
La fonctionnalité vise à permettre à un utilisateur de retrouver des fichiers précédemment consultés. Pour ce faire, Copilot (installé par défaut désormais sur les PC Microsoft) prend des captures d'écrans toutes les 5 secondes dans le but de créer une frise chronologique pour retracer les évènements. Problème majeur : qu'advient-il lorsque Copilot prend en capture d'écran des logins, mot de passe, données personnelles en tout genre (données bancaires, fiscales...). Il ressort également des analyses que ces informations seraient stockées sans chiffrement adéquat. Microsoft a répondu à quelques interrogations en demi teinte, notamment en désactivant l'activation automatique de la fonctionnalité.
La CNIL rend son rapport d'activité sur l'année 2024. En termes de chiffres, elle a reçu 5629 notifications de violations de données personnelles (comprendre ici des entreprises ayant déclaré une violation suite à une attaque ou accident), soit une augmentation de 20% par rapport à 2023.
La CNIL qualifie ce chiffre "d'inédit". Elle note également une multiplication par deux des attaques réussies. Les causes récurrentes en tête sont les mauvaises gestions des accès, le manque de protection et chiffrement des bases de données et les failles liées aux sous-traitants et chaine de production. À noter également que la CNIL a traité 15 639 plaintes en 2024, un record. Un tiers d'entre elles ont été jugées irrecevables. Les plaintes concernent en très grande majorité le secteur des télécommunications (la fuite de données massives de Free ayant joué un grand rôle) avec 49% des plaintes. Au final, 18 sanctions publiques ont été rendues pour un montant total de 54,4 millions d'euros.
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